lundi 4 décembre 2017

28. Libération et maîtresse Eliane (Viennot)

A propos d’un article flagorneur de Libération sur Eliane Viennot


Classement : linguistique ; discours médiatique ; bêtise humaine ; snobisme linguistique




Ceci est un complément à la page L'écriture inclusive 1. le point médian, dans lequel je donne un exemple d’usage inepte de ce nouveau signe typographique.

Référence
*Libération, 30 novembre 2017, page 29 : article de Florian Bardou, « Péril pour immortel.le.s »

Présentation
Il s’agit d’un « Portrait » d’Eliane Viennot « historienne féministe [qui] plaide, contre l’Académie, pour l’apprentissage d’un français démasculinisé ».
Il y aurait beaucoup à dire sur Eliane Viennot, dont l’article sur l’histoire des femmes dans le numéro de Marianne consacré à ce sujet il y a quelque temps était un ramassis de sottises (voir la page Quand Viennot fait de l'histoire).
A l’heure actuelle, la mère Viennot, qui revendique le titre de « professeuse » (raison pour laquelle je lui donnerais bien celui de « maîtresse Eliane » ; je l’imagine en effet volontiers en domina, vêtue de cuirs donnant libre accès à la vision  de ses  belles rondeurs), semble avoir trouvé une raison de survivre dans une propagande frénétique pour l’orthographe inclusive.
Libération, toujours à la pointe de la bêtise moderniste, n’est pas en reste, et encore moins le sieur Bardou Florian, qui se vautre dans la lèchecutterie (c'est approprié) la plus éhontée.

Texte
Je cite un passage de l’article :
« Est-ce de la modestie ? Depuis la parution de son essai Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! cette prof à la retraite de littérature de la Renaissance est pourtant l’un.e des partisan.ne.s les plus infatigables des règles de grammaire non sexistes Pour défendre « l’écriture inclusive », exagérément qualifiée de « péril mortel » par les académicien.ne.s, elle court plateaux télé et conférences, quitte à ne plus trop savoir où elle habite. Début novembre, avec le soutien de 314 professeurs et professeuses – et non pas « professeures » – elle a initié un manifeste pour l’enseignement de l’accord de proximité »…

Analyse
1) Pourquoi Bardou utilise-t-il le point médian pour « l’un.e des partisan.ne.s » ? Puisqu’il s’agit de Viennot Eliane, il suffisait d’écrire « l’une des partisanes ».
2) Pourquoi du reste n’écrit-il pas « partisan.e.s » mais « partisan.ne.s » , donnant à croire que le féminin de « partisan » est partisanne » et non pas « partisane » ? Un peu plus bas, il écrit « correctement » « les académicien.ne.s » (= « les académiciens et académiciennes », le féminin prend bien ici deux « n »)
3) Pourquoi au contraire ne l’utilise-t-il pas pour « 314 professeurs et professeuses » (> « 314 professeu.r.se.s ») ? Parce qu’il fallait absolument mettre en évidence une marotte secondaire de Viennot, ce terme particulièrement laid de « professeuse » (mettant, du fait qu’il s’agit d’un néologisme, bien en valeur une partie de l'anatomie humaine).
4) Pourquoi n’utilise-t-il pas de point médian pour écrire « cette prof à la retraite », alors qu’il aurait « évidemment » fallu écrire « cette prof.e à la retraite » ou, du moins, « cette profe à la retraite ».

Conclusion
Non seulement le point médian est une ineptie, mais ses thuriféraires ne sont même pas capables de l’utiliser correctement !
Il est vrai que les journalistes de Libération ne brillent pas par la culture ; il n’est pas étonnant que Bardou gratifie Viennot du titre de « prof ».



Création : 4 décembre 2017
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 28. Libération et maîtresse Eliane (Viennot)
Lien : http://lesmalheursdesophisme.blogspot.fr/2017/12/liberation-et-maitresse-eliane-viennot.html








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